ⵜⴾⵏⵜ ⵜⵓⵜ ⵜⴾⵏ ⵏ

Le procès des sages dans l’hémicycle des sables

 

 

La sagesse veut que les hommes

Soient à la hauteur humaine

Autrement dit  un peuple qui ne crée  pas l’unité

Entre ses pères et ses enfants ne peut prétendre grandir ni réussir

Mes frères le monde nous regarde vous regarde

Comment ?  attendons-nous du respect des autres

Si nous nous déchirons pour je ne sais quel pouvoir

Pour quel mérite

Comment ?  réussirons-nous en détruisant

A nous entre-tués  en détruisant le peut de réalisations que nous avons

Comment ? prétendre à un pays à une terre à un terroir en le saccageant

en volant le peut qui reste dans le pagne de la grand-mère

dans » l’ébawane  » de l’oncle

Comment ? pourrions-nous comprendre et être à la hauteur

du monde en empêchant à nos enfants d’aller à l’école

En empêchant à nos enfants d’apprendre et de construire un demain meilleurs

Comment ? pourrions-nous être des décideurs des consciences

Sans éducation sans ambition de faire mieux

Comment ? faire évolué une nation un pays une maison

en restant dans des pratiques du moyen âge

Le monde ne nous attends pas il va de l’avant

Il grandi et sort de l’ombre

Comment ? résoudre le problème de la misère

certainement pas avec la guerre et les armes

Comment ? résoudre le problème des sécheresses

certainement pas avec les mines enfuient sur le sentier qui mènent au puits

comment ? sortir de l’ignorance pas en imposant le voile

Un peuple grandi dans l’union dans l’entre-aide et dans l’amour

Ouvrons les yeux et mettons-nous autour d’une table

pour donner à chacun la paix le mot magique » Elgafiete »

Mes frères où est passer votre  » Achek »  votre fierté votre dignité

Où est passer votre orgueil

Si chacun faisait un petit effort ça voudrait mieux pour cette maison qui brûle

N’oubliés pas que les femmes pleurent que les enfant ont faim que les vieux se meurent

Que la terre elle-même gronde et que le ciel nous tombe sur la tête

 » Il est dit que une maison où on ne dit pas fait attention risque une déchirure

Ahananes war aha alak erchadjetene ahalak »

Comment est-ce possible qu’aujourd’hui encore

nous restons a ce bas niveau d’esprit  du clan de la tribu des castes

sortons de cette prison des nobles des moins nobles du blanc du noir où du rouge

Il y a mieux mes frères  construire des écoles construire des infirmeries

construire des routes et construire des ponts entre les ethnies entre les maisons

 

C’est mon cri de coeur c’est mon désir mon espoir

c’est mon coup de gueule.

 

ⵜⵏⵏⵈⵓⵏ

Par procuration

Ils ont vécu les pauvres

Ils ont vécu la boue la misère

Ils ont vécu la maladie la douleur

Ils ont vécu exclus de leur propre vie

Ils ont vécu en sursis en attendant une lune fertile

ils ont vécu hors du monde des gens de la grande société

Ils vivent à la cabane au fond du marais

Leurs voisins les plus proches sont les crapauds

Et même le renard les prend en moquerie esprit malin du bois

Ils ont vécu comme des fantômes ni ombre ni existence

Ils ont vécu dans le rêve d’être des humains

Mais la société ne leur a pas donné cette chance

Donc par procuration ils envoient leurs doléances au ciel par câble de prières

Par demandes écrites sur le vent

Mais leurs dossiers alimentent les oubliettes

On a toujours le temps de les traiter demain ou dans un an rien ne presse

Il faut quand même qu’ils meurent avant de leur donner une chance

L’innondation l’épidemie le cholera jouent en leur faveur

De quoi ils peuvent bien se plaindre la gangrène fait des ravages

Ils ont la chance d’être exterminés à petit feu sous les yeux et le regard du monde

Témoins de la mission accomplie buvons en leur honneur et au mérite de notre négligence

Par procuration ils ont sur-vécu les pauvres.

 

La liberté 2

La liberté

Mot lourd de sens difficile à apprivoiser

La liberté est le sentiment d’être libre dans son âme dans son coeur

Et libre des mouvements de son corps

La liberté est libre tant qu’elle n’empiète pas sur la liberté de l’autre

Elle veut rester libre tant que la place lui est laissée

Tant qu’on ne prend pas en otage ses propres mouvements

Elle dessine les frontières les plus larges de son espace

Elle donne de l’air à qui veut la respecter

Elle donne la marche au pied qui veut la parcourir

Elle donne la plaine au regard pour la sculpter

Même l’horizon la réinvente dans l’aisance de ses courbes

De ses couleurs et cumulus

La liberté est un sentiment un état d’esprit dont chacun a sa part

La fourmi comme l’éléphant

La liberté est comme l’eau sur une pente elle coule sans entraves sans barrage

Elle ne se pose pas la question elle coule

La liberté est agréable quand elle coïncide au rêve à la réalité qu’on se fait d’elle

Apaisante quand elle innonde le coeur de sourires c’est un dû quand on l’exige

Nourrissante quand l’esprit s’en régale et sereine quand on est bercé dans son lit

Debout au sommet de son âme en criant je suis libre je suis libre et l’écho de sa propre liberté fait chanter les oiseaux imaginaires

La liberté est la douce gorgée qu’on prend le matin au lever du jour loin des contraintes du monde et de ses éthiques et obligations

La liberté  nous la chérissons de nos voeux comme chacun chérit son trésor

La prunelle de ses yeux.

 

La liberté 1

Ta liberté s’arrête là où commence la mienne

Chez les nomades la liberté est aussi grande que le ciel bleu

Grande comme la page de l’océan

Chacun a le droit d’être libre

Libre de son esprit de son corps et de ses idées

Tous les hommes devraient être égaux devant l’autorité suprême

Devant la douleur comme devant l’amour

Mais quand ta liberté vient me prendre  mon pain de la bouche

Ce n’est plus la liberté

Ou quand elle m’impose des choix qui ne sont pas de ma liberté

Ce n’est plus  la liberté

La sagesse veut que tout ce qui peut donner une raison à un conflit n’est plus libre

L’éthique nous impose le respect de l’autre le respect de la vie de l’autre

Des autres, de la vie tout court

La justice est équitable envers le pauvre le riche entre l’oiseau et le tigre

La valeur de la justice n’est pas dans les mots qu’elle prononce mais dans

son exécution

La vraie justice oublie la part du fort et le verdict tranche là où il y a

Justice du grand comme du petit.

L’indignation

L’indignation

L’indignation comble les pistes. J’ai entendu dans ma conscience le puits qui pleure goutte à goutte le tarissement de mes croyances qui bombent les nuages. Missiles de ceux qui par tricherie prennent en otage les paroles divines et égorgent la foi par avidité.

L’indignation croise le fer à l’entrée d’une plaine déjà meurtrie. A la fête de joie la moustache fait la bravoure, un sabre levé sur une main à couper fait la marque posée.

Mon indignation est toujours grande quand la parole est donnée à la barbe plutôt qu’au coeur d’amour qui pense à la vieille à genoux.

Je pense au rire de jadis qui nouait le sud au nord dans l’adha qu’on voulait voir verdir.

J’ai entendu dans le bois à Inmezel la chamelle chanter la voix du mouton que l’enfant voulait traire pour boire son soleil.

Par l’indignation la jarre est pleine de venin et la mousse piquée par le scorpion.

Ewélen érode ma peau comme les grattoirs qui fendent la terre.

Je suis absent dans ma propre histoire que d’autres écrivent à la balle traçante, kamikazes des tentes et voleurs de mémoire.

O terre, indigne-toi !

O chèvre bois la mare, dans ton histoire il y a le souvenir et la colère étouffée, il y a le cabri et la crème que les enfants aiment tant.

J’ai entendu le talon qui prend la nuque hurler sa douleur et la fatigue de la main qui veut traire la vache au soir venu.

J’ai vu la dune à la renverse protester la victoire de la montagne solide.

J’ai vu l’acacia disputer sa place à l’herbe touffue déjà jaunie.

Par l’indignation j’ai entendu le nomade protester la route au soleil luisant par la direction de l’étoile polaire.

Toujours à la traîne, une paix qui concerne la cité et la brousse, au-delà de la frontière où il y a toujours gendarmes et policiers comme un os planté dans la poitrine de la mère du cousin de la chamelle.

L’ indignation s’indigne et crie la soif et la faim de l’outarde qui ne bat plus le tambour de l’atouboule, symbole de la toumaste: être frères, sans quoi il n’y a plus l’humanité, l’amitié et le partage du thé au soir venu quand la lune raconte l’histoire du campement.

O maman, indigne-toi, le partage est mal fait entre la gerboise et le fennec.

Souéloum Diagho

ⵗⵔⵎ ⵔⵣⵏ ⴾⴸⵏⵏ

La cité orpheline Fille des parents pauvres

Mais reste toujours envieuse de grands parcs à jeux

Son horizon a toujours son chèche blanc de poussière

Ses nouveaux parents sont dans le déni et ne cherchent qu’à faire plus de

Bruit plus de maisons volées

Même les chèvres se demandent  ce qui leur est tombé sur les cornes

Les chamelles au marché se disent pourquoi cette course effrénée

On ne prend plus le temps entre deux thés de respirer

Parce qu’une bombe va sauter

Un camion de forains va exploser

Et là-bas à Etembar un vieux nomade ne dort que debout

De peur qu’on lui prenne son pantalon

Même le taureau ne veut plus revenir au point d’eau et même Engamalie a soif

Ses eaux ont disparu de honte.

 

 

 

La ville outragée

La cité piétinée soleil égorgé

La lune indignée

Tombouctou saccagée Tombouctou réduite au silence

Tomboutou humiliée ni imam ni mosquée ne parlent la langue des manuscrits qui ont servi à allumer les foyers les fours crématoires des mains coupées

Les veillées dans les cours sont remplacées par le grondement des grenades

les rades de vent remplacées par les rafales des calachs armes de prédilection des bourreaux

Tous barbes en rideaux et mauvaise intention en bandoulière enrôler un enfant

Et fouetter une femme sans défense pas besoin de motif juste l’orgueil

La terreur à la bonne école

Egorger un être humain chose facile

Tombouctou crie sa douleur son indignation sa colère au monde entier.

ⵏⵏⴱⵏ

Le liban

Le pays du cèdre l’espoir est permis

Le vert dans la prairie le rire et le sourire des enfants

Sauf pour l’autre Liban où le cèdre est déraciné

L’autre quartier où quatre générations cohabitent dans des maisons

sans fondations sans oxygène

Condamnation avec sursis sauf que la liberté est réduite à la cour du voisin

A la ruelle juste à zéro mètre de la chambre à coucher

Le parfum des jardins de roses est remplacé par l’odeur de l’ammoniaque de la sueur

de l’oncle Farid face au brasero où cuisent les pensées de la jeunesse qui laboure son âme

et son coeur déjà ensanglanté

Déjà morte avant le jour du baptême

Le rêve des vieux de retrouver une terre laissée il y a longtemps dans les plaines

De palestine un olivier en souvenir un palmier en vue

Au liban il y a deux poids deux mesure

Les libanais qui ont droit d’être humain et les autres qui n’ont pas droit de cité

Une prison à ciel ouvert.

 

 

ⴰⴱⵏ ⵏⵏⵆⵏⵏ

La Libye

La tripolie appelle et nage dans la fournaise du déluge de l’enfer

La Libye injustement bombardée

Chaos et massacre font la une

Toutes tribus confondues haches à la main réclament le sang

Dictature cassée et pétrole en feu

Et Sarko réclame sa part

Bingazi au bord des larmes Saïf al islam en prison

Et le lion du désert se retourne dans sa tombe

Voilà une Libye entre l’esprit de grandeur du dictateur et la vengeance  de

la French liberté égalité.

ⵜⴾⵎ ⵏⵎⵏ ⵏ

Espagne

Le vieux rêve Andalou Almoravides et Maures

Ont tracé le chemin passage du centre du monde vers les glaces éternelles

Esquimaux en chasse

Grandes baleines au souffle

Espagne la porte de l’enfer portail d’un rêve cassé dans la cheville

Muraille dressée mille volts veillent et macaques de Gibraltar Atar en miroir

Se moquent des migrants qui donnent l’assaut aux barbelés dents  en tenailles

Espagne campagne de serres manteau blanc que l’olivier regarde du haut de sa colline

Dans cette ballade j’ai vu le chien errant qui a plus de considération qu’un homme en plein pouvoir de ses sens.