La ville outragée

La cité piétinée soleil égorgé

La lune indignée

Tombouctou saccagée Tombouctou réduite au silence

Tomboutou humiliée ni imam ni mosquée ne parlent la langue des manuscrits qui ont servi à allumer les foyers les fours crématoires des mains coupées

Les veillées dans les cours sont remplacées par le grondement des grenades

les rades de vent remplacées par les rafales des calachs armes de prédilection des bourreaux

Tous barbes en rideaux et mauvaise intention en bandoulière enrôler un enfant

Et fouetter une femme sans défense pas besoin de motif juste l’orgueil

La terreur à la bonne école

Egorger un être humain chose facile

Tombouctou crie sa douleur son indignation sa colère au monde entier.